Rapidement après m’être débarrassée de mes bagages dans un des nombreux et très pratiques coin locker de la ville, afin de pouvoir profiter rapidement de mes toutes premières heures au Japon, je me dirige vers le parc Yoyogi où se trouve le sanctuaire shintoïste* Meiji-Jingu.

le Meiji-Jingu

Mes premières impressions de Tokyo sont aux antipodes de l’imaginaire populaire de la capitale ultra moderne et bétonnée. Nous sommes dimanche en fin d’après-midi et j’accède au sanctuaire par une vaste allée boisée et bordée de fûts de saké… et de barils de Bourgogne. Le sanctuaire et le parc ferme bientôt. Je vais tout de même pouvoir en profiter une petite heure. Juste le temps de passer sous mes premiers torii, ces larges portes qui délimitent l’entrée vers le monde sacré, observer les croyants se purifier avec l’eau du Temizuya, rentrer dans l’enceinte du temple quelques instants et me croire au milieu d’une contrée perdue. Sachez que le sanctuaire accueille de nombreux mariages en fin de semaine et que le parc est apparemment prisé des jeunes cosplayers qui s’y donnent rendez-vous tous les dimanches.

le Senso-ji

Situé dans le quartier d’Asakusa, ambiance beaucoup moins calme, c’est un passage obligé de toute visite à Tokyo. L’ultra-touristique, le grouillant et bouillonnant Senso-ji est le plus vieux temple bouddhiste de la ville et il est dédié à Kannon la déesse de la compassion. Sa grande porte à l’entrée voit passer 30 millions de personnes chaque année. Alors si comme moi vous vous y rendez un jour férié en pleine Golden week japonaise, promis vous ne vous sentirez pas seul.
Avant d’atteindre le saisissant et éclatant complexe et ses pagodes à 5 étages, vous traverserez les allées commerçantes où vous pourrez craquer pour un maneki neko ou autre souvenir. Ou bien dans mon cas, vous délecter de gâteaux à la pâte de haricot rouge tout chauds et préparés devant vous. Si vous avez un petit bobo à faire soigner, faites un passage par le Jokoro et dirigez la fumée qu’il dégage vers la source de votre douleur, le tout avec un parfum d’encens omniprésent.

le Zojo-ji

Terminons, par une touche plus solennelle avec le Zojo-ji. Il est situé dans le quartier de la Tokyo Tower, la fameuse tour « Eiffel de Tokyo ». Seule la grande porte principale est d’époque (17ème siècle) car le reste du sanctuaire a subi les séismes, les guerres et les incendies. Cette visite m’aura marquée par la cérémonie bouddhiste à laquelle nous avons brièvement assisté à l’intérieur même du temple. Il n’était pas vraiment nécessaire de comprendre ce qu’il se tramait pour sentir la gravité et la solennité du moment : des coups de tambour répétitifs avec des chants lancinants et hypnotiques. Je n’ai évidemment pas filmé ni pris de photos. En sortant, je passe par le cimetière situé dans le sanctuaire et en particulier le carré des Jizos décorés de bonnets rouges, de bavoirs et de petits moulins pour la protection des enfants et en mémoire de ceux qui n’ont pas eu la chance de naître…

Voici les trois temples que j’ai eu la chance de visiter, il y en a bien d’autres avec chacun ses particularités. Tokyo ville moderne oui, mais qui n’oublie pas ses traditions ni sa spiritualité.

*shintoïsme: ensemble de croyances datant de l’histoire ancienne du Japon, parfois reconnu comme religion. Elle mélange des éléments polythéistes et animistes. Il s’agit de la plus ancienne religion connue du Japon et particulièrement liée à sa mythologie. Le terme « shintō », lecture sino-japonaise, ou kami no michi, est apparu pour différencier cette vieille religion du bouddhisme « importé » de Chine au Japon au VIe siècle. Ses pratiquants seraient aujourd’hui plus de cent millions au Japon.