Tsukiji qui est le plus grand marché au poisson du monde fut fondé en 1935. Il s’organise en 3 parties : les enchères de thons, le marché intérieur et le marché extérieur.

Je n’ai pas eu le courage de me lever à 4h du matin pour assister aux enchères. Ce qui n’empêche pas le marché intérieur de mériter aussi le coup d’œil. Sachez qu’il ne s’agit pas d’un marché pour les particuliers. J’ai toutefois pu l’arpenter entre 10h et 11h au moment où l’on y permet l’accès au grand public.
Il faut être sur le qui-vive pour ne pas se faire renverser par les chariots des professionnels et acheteurs pressés visiblement un peu agacés par la présence des touristes. Les photos n’étant pas autorisées, la discrétion et la vigilance sont donc de mise. Peu importe, quel bonheur pour les yeux et l’amatrice que je suis de voir ses impressionnantes allées remplies de poissons en tout genre, dont le fameux thon rouge.

La partie extérieure du marché est plus propice à l’accueil des touristes. J’ai pour ma part craqué pour un peu de vaisselle et des baguettes (qu’on espère) made in Japan du plus bel effet achetées dans une des minuscules boutiques. Enfin, les petits restos et échoppes du coin vous permettront d’assouvir votre envie de poisson frais qu’avait titillé la visite du marché intérieur. Je ne vais pas en parler plus ici car je n’ai pas eu le temps de m’y rendre mais sachez enfin que le jardin Hama Rikyu est situé tout près du site de Tsukiji.

Tsukiji, this is the end ?

On moment où vous lirez ces lignes, le marché traditionnel de Tsukiji aura déménagé plus au sud à Toyosu. On annonce une ouverture pour le 11 octobre 2018. La marque devrait toutefois perdurer car le nouveau marché se nommera Tsukiji Uogashi. Qu’en sera-t-il des petites boutiques extérieures après cela ? Par ailleurs, avec ce départ de Tsukiji, on craint que l’armée de rongeurs qui y vit assez discrètement pendant les heures animées se rabattent sur les quartiers adjacents dont le luxueux quartier de Ginza.

La superficielle Ginza

Pour le moment, pas de rats à Ginza mais vous verrez sans peine des chihuahuas ou autres shiba inu promenés en landaus au beau milieu du quartier du luxe, ce que l’on appelle les “Champs-Élysées japonais”. Ici les marques prestigieuses rivalisent d’audace architecturale et ne lésinent pas sur les moyens pour tenter de vous attirer dans leurs showrooms. De nombreux restaurants haut de gamme y ont également élus domicile. Enfin le week end il vous sera possible de profiter de l’artère principale piétonne. Après m’être remplie l’estomac dans un resto de tempura à prix doux (il y en a tout de même), j’ai pour ma part fui le quartier très rapidement. J’aurai mieux fait de me rendre à Hama Rikyu après ma visite du marché de Tsukiji.

L’artificielle Odaiba

En fin de journée j’emprunte la ligne de métro automatisée Yurikamome (la “mouette rieuse”) qui dessert les différents sites de l’île artificielle d’Odaiba. Assise tout à l’avant de la ligne j’ai eu l’impression fascinante d’être transportée par un train de fête foraine slalomant entre les buildings. Si l’endroit était conçu à l’origine pour protéger Tōkyō d’éventuelles attaques maritimes – Daïba signifie forteresse en japonais – aujourd’hui l’île est principalement dédiée aux loisirs : centre commerciaux, restaurants, jeux d’arcade, grande roue, musée et même un Onsen (source d’eau chaude) s’offrent aux visiteurs qui viennent nombreux en famille passer parfois toute une journée sur place. De mon côté j’ai profité de la vue sur la mini plage en bas de la réplique de la statue de la liberté avec sa vue imprenable sur le Rainbow Bridge et la baie de Tokyo : un moment magique et apaisant. Entre la superficielle Ginza et l’artificielle Obaiba… j’ai fait mon choix. Quant au futur marché, j’attends avec impatience de connaître les premiers retours et j’espère que l’esprit du marché traditionnel perdure”rat”.