Samedi 28 juillet 2018, j’ai été lancée dans le grand bain de la photo de mariage. J’ai accompagné Jérémy Fiori, photographe de mariage depuis maintenant 6 ans. Je suis heureuse qu’il ait accepté ma présence car j’apprécie particulièrement ses photos : naturelles, un post-traitement discret, des cadrages affûtés et soignés. Il a à cœur de capter la journée tel un reporter. Il se forme auprès des meilleurs de sa spécialité et ses photos sont régulièrement primées lors de concours internationaux.

Ma mission

J’avais pour consigne de prendre les photos que je voulais et de l’aider ponctuellement à tenir des flashs, notamment pour les photos de couple et lors de la soirée auprès des invités. A l’issue de cette journée je devais sélectionner et soumettre 100 clichés, en croisant les doigts pour que certaines soient retenues dans le reportage final remis aux mariés.

Pénélope et Massimo

Avant le jour J, j’ai échangé par e-mail avec Jérémy  : ce que je devais savoir des futurs mariés, un couple franco-italien vivant à Milan, leurs familles et leurs amis ainsi que le programme détaillé de la journée. Je pense que c’est une étape essentielle pour tout photographe de mariage. Je n’ai pas participé à cette phase préparatoire mais j’ai bien compris que le photographe avait bien en tête quels seraient les moments clés et l’état d’esprit dans lesquels se trouvaient les mariés. J’ai vu la relation de confiance qui semble s’être installé avec lui et qui lui sera utile pour mener à bien sa mission.

Mon matériel

“Qui peut le plus peu le moins”. J’avais tout pris mais au final voici ce que j’ai utilisé : mes 2 boitiers avec l’un d’eux monté avec le 50 mm f1.8 et le deuxième avec le 24-70mm f2.8. On dit que c’est l’objectif du fainéant mais ça me rassurait de l’avoir. J’ai très ponctuellement utilisé mon 80-200mm lors de la cérémonie. J’ai pris mon flash cobra un peu sans conviction et au final il m’a bien servi lors de la soirée. Enfin j’ai emporté mon harnais fraîchement acheté qui supportera le poids des 2 appareils photos.

Appréhender le lieu et les acteurs

Le château de Reilly,  situé dans l’Oise, bâtisse coquette datant du 19eme siècle et surplombant le village médiéval du même nom, accueillera toutes les festivités et, c’est une chance pour ma première, il sera l’unique lieu où se tiendra la prestation : aussi bien la mariée que le marié y feront leur préparation et l’endroit accueillera la cérémonie laïque, le cocktail, le dîner et la soirée. Constamment au cours de la journée Jérémy prendra des renseignements complémentaires auprès des témoins des mariés et aussi des autres prestataires du mariage afin d’anticiper sur certaines difficultés qui pourraient mettre à mal sa mission de photographe et leur trouver si possible une parade : où sera placé le gâteau des mariés ? Comment cacher un élément franchement disgracieux mais indispensable ? Faire face aux retards et logiques imprévus… un combat de tous les instants partie intégrante du métier.

Préparation des mariés

La préparation de la mariée fait partie des rares moment calmes de la journée intense qui nous attendait. Dans cette chambre spacieuse où le une large fenêtre laissait entrer une lumière douce au travers des rideaux, j’entrais non sans mal dans l’intimité de cette jeune femme et  de ses amies, alors en pleine préparation maquillage. Ne sommes nous pas en train de déranger un moment qu’elles auraient voulu garder pour elles seules ? Si la mariée semble très à l’aise, ce n’est pas toujours le cas de ses amies parfois gênées par la présence de nos objectifs.
Toute autre ambiance du côté des messieurs lors de la préparation du marié et des garçons d’honneurs. Des airs de vestiaires d’équipes de football mais en bien plus classe… nous sommes avec des italiens après tout. J’apprécie le soin que chacun apporte à son apparence et avec quel naturel et ils se montrent sous leur meilleur jour comme si cela était inné chez eux, bref la classe à l’italienne.

La cérémonie et saule qui peut !

Si nous avons eu la chance d’échapper à l’orage qui a sévi la veille ou aux trop fortes chaleurs nous ne serons pas épargnés par les conditions lumineuses pour autant. L’endroit où à lieu la cérémonie laïque présente une luminosité particulière : alors que les invités sont majoritairement au soleil, les mariés et les intervenants sont à l’ombre d’un saule qui laissera passer de multiples taches de lumières vives. A ce moment là, j’ai de grandes appréhensions sur le résultat final. Jérémy me confie lui-même que c’est une des cérémonies les plus complexes qu’il ait eu à photographier du point de vue de la luminosité et qu’il faut faire des choix.

A la fin de la cérémonie, les jeunes demoiselles d’honneur s’avancent et c’est alors que défilent sous nos yeux des moments à ne pas rater : l’échange des alliances, le baiser, les embrassades avec la famille etc. J’ai la sensation que 1000 choses se passent en même temps et me sens un peu dépassée.

Le cocktail et les photos de groupe

Suite à cela les convives se dirigeront vers le cocktail. Une petite coupe de Champagne et des  amuse-bouches nous serons également proposés. J’accepte alors volontiers de savourer les petits avantages que confère la qualité de photographe de mariage. La pression retombe un peu. Cela sera de courte durée car il faut se préparer pour les photos de groupe. Peu d’espace pour l’originalité dans cet exercice toutefois au combien essentiel à bien des mariages. Suivra le traditionnel lancer de bouquet pour lequel Jérémy fera des clichés depuis l’étage du château tandis que je capterai l’heureuse lauréate en bas. Nous manquerons de temps pour faire les photos de couple car le traiteur des lieux tient à respecter scrupuleusement son timing…

Photos de couple

Nous profitons d’un court temps mort lors du repas pour faire les photos de couple avec nos 2 deux tourtereaux. Il est déjà plus de 21h, je n’imaginais pas que la pauvre luminosité nous permettrait d’avoir de bons résultats mais Jérémy est confiant et s’adapte bien aux conditions : nous profitons des derniers rayons du jour et utiliserons parfois un flash déporté que je tiendrai en suivant ses indications.

La soirée, les flashs

Avec ces mêmes flashs, de simples flashs cobra Yongnuo sur des pieds et équipés de modeleurs Magmod, je l’assiste à nouveau pour quelques prises de vue parmi des convives. Je sens que j’ai encore un peu de mal à savoir comment bien me placer afin d’obtenir un éclairage intéressant.
Alors que la pièce montée vient d’être dévoilée et  que les desserts ont été servis aux convives, nous abordons la première danse, un des derniers moments forts à ne pas manquer pour le photographe. A l’issue de ce beau moment, la soirée dansante démarre. C’est l’occasion pour moi de jouer à nouveau les assistantes lumière au beau milieu des invités. Il est plus de 1h30, fin de prestation. Je remballe car je sens la fatigue poindre. Mon dos a bien tenu le coup grâce au harnais mais je sens que mes jambes sont lourdes d’avoir transporté mon matériel dans les différents lieux et à force de m’être accroupie.

Je prends alors congé des mariés et de leurs parents. A propos des familles je retiendrai la fabuleuse grand-mère de la mariée, tellement photogénique et par ailleurs adorable avec nous. Pendant la soirée, elle est même venue s’assurer que j’avais assez mangé et si je n’étais pas trop fatiguée.

On fait le bilan

Que retenir de cette première expérience ? Si j’en était déjà convaincue, pratiquer la photographie de mariage est une activité très formatrice qui demande un bon sens de l’adaptation, de la créativité, de l’empathie et une bonne condition physique. Je retiens précieusement les conseils de mon mentor du jour. L’observer travailler fut un cours de photographie appliquée et voir les résultats qu’il obtient à chacune de ses prestations est une vraie source d’inspiration. Ai-je envie de renouveler l’expérience ? Oui absolument, si des photographes pros lisent ces lignes, petit appel du pied. Grâce à mon école il me sera possible de faire des collaborations de ce type en bonne et due forme d’ailleurs. Ai-je envie d’en faire ma spécialité ? Je ne pense pas, en revanche je me sens plus en confiance grâce à cette journée d’immersion. Et ici il s’agit surtout un manque de confiance. Un mariage n’est pas un shooting que l’on peut renouveler ultérieurement si les photos ne sont pas bonnes !

Et au final, combien de mes photographies ont été sélectionnées pour les mariés ? Ca sera 11 sur les 100 que j’avais transmis… ça semble peu mais je suis contente tout de même car parmi elles il y a une photo de baiser des mariés prise à la fin de la cérémonie laïque.

Voilà, merci d’avoir suivi ces lignes jusqu’au bout pour cet article plus long qu’à l’accoutumée. Je vous laisse sans plus attendre découvrir les photos sélectionnées en dehors de 2 photos dont le sujet principal est une petite fille et pour lesquelles je préfère m’assurer d’avoir de ses parents une autorisation de publication.