Le 16 mars 2020, je reçois comme tous les résidents français l’annonce du confinement qui doit permettre de freiner l’évolution du coronavirus dans l’hexagone. Si je me suis sentie rassurée humainement par cette annonce qui paraissait évidente, économiquement elle raisonne douloureusement pour la photographe professionnelle qui démarre à peine son activité : shootings et expos annulés, perspectives professionnelles floues…

Il est vrai que je me suis sentie bien inutile à ce moment là. J’en ai fait part à un membre de ma famille, médecin et en première ligne dans un pays d’Europe très durement touché par l’épidémie. Elle m’a alors dit simplement : « continue ce que tu sais faire, des photos, lorsque je les vois après mes gardes ça me fait du bien ! »

Que faire puisque je ne peux voir personne, ni me déplacer ? Je me suis dit qu’il était tant d’étoffer un volet de mon portfolio : la nature morte ! Toutefois, il me fallait faire cela en me servant de mon seul matériel : impossible de louer ou de me déplacer pour me rendre dans des studios photos bien équipés aux multiples flashs, modeleurs et accessoires en tous genres.

La bonne nouvelle c’est qu’il est en réalité possible de faire beaucoup de choses avec peu de matériel. Dans les images qui suivent, en plus de mon appareil photo reflex et mes objectifs 24-70mm, 50mm et 200mm (argentique, tout manuel plus vieux que moi), j’ai utilisé suivant les situations :

  • un flash de reportage (le flash de monsieur tout le monde, à moins de 100€ si on va vers des marques chinoises, environ 250€ pour un flash de marque )
  • une boîte à lumière 60×60 cm pliable, utilisable avec mon flash de reportage (env. 30€)
  • un réflecteur 60cm  (euh, je ne sais plus, une dizaine d’euros)
  • un trépied d’appareil photo (Un trépied de voyage d’environ 75 €)
  • 2 pieds d’éclairage (environ 150€)
  • un kit de support de fond, utilisé seulement sur l’image #9 (environ 100€, pas d’une grande qualité, mais il dépanne)
  • 2 petits fonds de studio en papier utilisé seulement sur l’image #9 (gratuits car récupérés lors d’un renouvellement de fonds de studio l’année dernière, ils valent de 30€ à 70€ pièce suivant les marques)
  • des cartons plumes blanc (pareil, de la récup)
  • des pinces de bricolage (10€ environ)
  • le soleil (gratuit pour le moment)

Dans le concours que je vous avais proposé, il s’agissait de deviner si la source de lumière principale était artificielle (flash) ou naturelle (soleil ou lumière du jour). Je vous livre en fin d’article les réponses mais… attendez un peu ! Vous allez voir qu’il est possible de réaliser des images juste avec des cartons et en utilisant notre ami le soleil. Le souci c’est qu’il n’est pas toujours là et que la lumière naturelle peut être très changeante. L’utilisation de lumière artificielle est donc la solution pour assurer des images constantes peu importe les conditions. En tenant compte des contraintes d’espace, l’exercice m’a permis d’évaluer les investissements à prévoir afin d’être autonome sur ce type d’image sans bouger de chez moi :

  • Un flash de studio fonctionnant sur batterie (pour être plus souple dans l’agencement du set qu’avec mon flash de studio Godox actuel)
  • Un objectif macro (pour les plus petits objets et limiter mon besoin de reculer lors de la prise de vue)
  • Une grande softbox pliable (modeleur donnant une lumière douce et diffuse pour imiter mieux la lumière du jour et pouvoir la ranger dans mon espace limité)
  • Un pied d’éclairage pouvant être déporté (type C-Stand, encore une fois pour être plus souple dans l’agencement du set d’éclairage)
  • Une barre latérale (afin de faire plus simplement des prises de vues de dessus)
  • Plein de cartons plume blanc et noir (pas chers et ultra-pratiques) !!!

 

 

Les quelques cartons plume que je possède sont avec mon flash de reportage les accessoires qui m’ont le mieux servi.

 

Ils ont apporté le petit plus qui fait la différence : ils créent des ombres, reflètent la lumière, servent de fond studio etc.

Pour terminer, même si je suis contente de la production réalisée, je mesure bien, en toute modestie, ma marge de progression en la matière. La bonne nouvelle c’est que je suis déterminée à poursuivre durablement mes efforts sur ce créneau, à des fins artistiques mais aussi professionnelles. Même si tous les investissements ne se feront pas dans l’immédiat, j’attends avec impatience de recevoir ma grande softbox et mes cartons plume !

Sans plus attendre voici les images et les réponses. Personne n’a trouvé toutes les bonnes réponses mais j’ai bien une gagnante qui a répondu à tout et commis une seule erreur : la fameuse troisième photo avec le thé et l’amaretto. Je suis curieuse de connaitre son choix d’image pour le tirage offert.

 

 

1# Périgord noir –> Naturelle
2# Éloge de l’ombre –> Naturelle
3# Gyokuro & amaretto –> Artificielle (Eh oui !)
4# Café or saké ? –> Artificielle
5# Porte « Closed » –> Naturelle
6# Stone Pathway –> Artificielle
7# El descenso –> Naturelle
8# Juste un verre ? –> Artificielle
9# Pot Blanc –> Artificielle

Envie d’un tirage fine art de l’une de ces images ? Envoyez-moi un message via ma page contact.

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